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L’importance de l’interopérabilité dès le jour zéro

13 mai 2025 8 minutes
Communications Sécurisées
Difficultés Communications
Interopérabilité
Militaire
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Soldier wearing tactical gloves is using a ruggedized tablet computer attached to their gear, potentially for communication or navigation purposes in a field operation

Les capacités de communication en temps de guerre évoluent rapidement. L’époque où les réseaux de communication reposaient sur des radios bidirectionnelles simples et des téléphones de campagne militaires est révolue. L’expansion continue des réseaux de communication mondiaux permet aujourd’hui un partage d’informations auparavant inimaginable. Ce qui n’a pas changé, en revanche, c’est la dépendance des forces armées à des communications fiables et fluides.

L’information est aujourd’hui aussi stratégique qu’une munition. Des réseaux de communication fiables permettent aux commandants des forces de la coalition de coordonner les mouvements de troupes, de planifier les frappes et de prendre des décisions en temps réel à l’échelle mondiale. Ces avancées sont rendues possibles grâce à l’innovation sur le terrain et au développement de capacités telles que le Federated Mission Networking (FMN) – ou Réseau Fédéré des Missions.

Le FMN est issu des leçons tirées par l’OTAN en Afghanistan. Pour ceux qui ne connaissent pas ce concept, il s’agit essentiellement d’un accord entre membres de la coalition visant à aligner leurs équipements et procédures de communication pour atteindre l’interopérabilité. La vision du FMN est de parvenir à des forces interopérables dès le jour zéro. Dans cet article, nous allons explorer ce que cela signifie, les défis à surmonter, et comment concrétiser cette vision.

Qu’est-ce que l’interopérabilité dès le jour zéro ?

Lors de l’une de mes missions en Irak, j’étais intégré à une équipe de transition militaire (ETM) chargée de former un bataillon de l’armée irakienne. Ces équipes étaient généralement composées d’une douzaine de professionnels militaires (dans mon cas, des Marines, marins et soldats) ayant pour mission de former leurs homologues irakiens afin qu’ils puissent un jour assurer la sécurité nationale sans assistance étrangère. L’un des plus grands défis rencontrés dès le premier jour fut l’absence d’interopérabilité entre nos systèmes de communication.

En tant qu’ETM, nous disposions de nombreux moyens de communication nous permettant de communiquer efficacement entre nous et avec notre chaîne de commandement. En revanche, la communication avec nos homologues irakiens était tout autre. Dans certains cas, nous devions utiliser des téléphones portables non sécurisés pour parler à des unités réparties sur notre zone d’opérations. Une situation loin d’être idéale. L’objectif de l’interopérabilité dès le jour zéro est précisément d’éviter que de telles situations ne se produisent entre forces de l’OTAN.

Les systèmes de communication des forces de la coalition doivent être prêts à fonctionner dès le déploiement. En théorie, l’interopérabilité dès le jour zéro signifie que les systèmes de communication s’interconnectent immédiatement, sans nécessiter d’ajustements techniques chronophages qui retardent le partage d’informations. Pour y parvenir, il faut une norme technique commune permettant un partage de données sécurisé, chiffré, rapidement déployable et suffisamment robuste pour survivre dans les environnements hostiles du combat.

Les dangers liés à l’absence d’interopérabilité dès le jour zéro

Le manque d’interopérabilité opérationnelle peut avoir des conséquences graves. Voici quelques-uns des risques les plus critiques :

  • Exécution retardée des missions : sans partage immédiat des données via des canaux de communication ouverts, le succès de la mission est compromis – des vies peuvent être perdues.
  • Risque accru de fratricide et autres erreurs de communication : l’un des événements les plus tragiques que j’ai vécus en Irak fut un incident de tir fratricide pendant la bataille de Falloujah (Opération Phantom Fury). Des unités de différentes composantes n’avaient pas établi de communication, ce qui a entraîné des blessures graves chez plusieurs Marines.
  • Lacunes en renseignement : sans interopérabilité, les informations concernant les mouvements ennemis, les cibles ou les emplacements des forces amies deviennent incomplètes, dégradant la compréhension du champ de bataille.
  • Rupture du commandement et du contrôle (C2) : l’absence de transmission en temps réel des ordres réduit la réactivité des unités sur le terrain. Même de courts délais peuvent avoir des conséquences dramatiques.
  • Vulnérabilités cyber : quand les réseaux ne sont pas interopérables dès le départ, les forces militaires adoptent parfois des solutions d’intégration précipitées pour ne pas retarder la transmission d’informations – une approche risquée pouvant exposer le système à des cyberattaques.

Un exemple concret de ces dangers s’est produit lors de l’Opération Unified Protector de l’OTAN en Libye, en 2011. Durant les premières phases, des retards de coordination importants sont survenus : certains pays n’avaient pas accès aux flux de renseignement essentiels, ce qui a retardé les frappes aériennes et la planification des missions de reconnaissance. L’absence d’interopérabilité dès le jour zéro a clairement ralenti la réponse de la coalition.

Les défis de l’interopérabilité dès le jour zéro

Mettre en place des communications fiables au sein d’une force militaire nationale est déjà complexe. Le faire au sein d’une force multinationale l’est encore plus. Trois défis principaux doivent être relevés pour atteindre l’interopérabilité dès le jour zéro – défis auxquels le FMN tente de répondre :

  • La diversité des systèmes et normes nationaux
  • Les leçons tirées du Réseau de mission afghane (AMN)
  • L’absence de cadre de communication unifié (UCF)

Bien que l’OTAN soit une alliance de nombreuses nations, cela ne signifie pas que toutes utilisent les mêmes équipements ou procédures. Chaque pays possède ses propres réseaux et normes de communication. Historiquement, surtout avant le conflit afghan, cela a provoqué des problèmes majeurs d’intégration.

Avant la mise en place du AMN, l’interopérabilité dès le jour zéro était hors de portée. L’absence de compatibilité entre systèmes a réduit l’efficacité de la coalition. L’OTAN a ainsi compris qu’il fallait une approche plus large et adaptable.

Un autre obstacle est l’absence d’un cadre de communication unifié. L’expérience afghane a montré la nécessité d’une architecture normalisée permettant un déploiement rapide. Sans ce cadre, l’interopérabilité dès le jour zéro demeure une illusion.

Comment atteindre l’interopérabilité dès le jour zéro

La solution passe par le FMN. Il standardise les réseaux de communication militaire en fournissant des lignes directrices techniques pour un partage d’informations unifié. Ces lignes directrices incluent :

  • Une architecture d’information commune : pour des structures réseau cohérentes
  • Des protocoles d’échange de données sécurisés et chiffrés : permettant un échange rapide et protégé
  • Des capacités réseau flexibles : permettant aux nations d’intégrer leurs systèmes tout en assurant l’interopérabilité
  • Un développement en spirale : idéal pour des systèmes aussi complexes, ce cycle permet d’introduire de nouvelles capacités tout en conservant une gestion rigoureuse des données et de la cybersécurité

Il est également essentiel de disposer d’équipements compatibles avec le FMN. Si votre matériel permet de lever certains obstacles à l’interopérabilité dès le jour zéro, vous êtes bien plus proche de l’objectif. Les professionnels des communications militaires doivent privilégier les solutions intégrant voix, données et radio dans des environnements extrêmes. Les systèmes de communication doivent offrir une connectivité mobile, adaptable et robuste pour les forces opérant dans des zones isolées. Des solutions comme le BCC-TACTICAL et le BCC-NOMAD répondent à ces exigences.

Le rythme effréné des conflits modernes signifie que la capacité à communiquer de manière sécurisée, fiable et instantanée dès le jour zéro n’est plus un luxe — c’est une nécessité pour la guerre en coalition moderne. Les opérations de l’OTAN en Libye et en Afghanistan ont démontré qu’un manque d’interopérabilité coûte du temps, des vies, et des victoires. Heureusement, grâce au FMN et à des équipements de communication fiables comme ceux proposés par Base Camp Connect, l’interopérabilité dès le jour zéro devient une réalité. Le champ de bataille de demain n’exige rien de moins.

Auteur
David Daly
Photographe/écrivain primé et un pilote de sUAS commercial agréé par la FAA

David Daly est un photographe/écrivain primé et un pilote de sUAS commercial agréé par la FAA. Diplômé de l'Académie navale des États-Unis, David est un ancien officier du Corps des Marines avec un baccalauréat en sciences en Océanographie et a obtenu son MBA de l'Université de Redlands. Il est le PDG de Vigilante Drones et le directeur des opérations (COO) de Altitude University.

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