Qu’est-ce que le GCIA?
Le GCIA est un groupe d’environ 150 militaires réservistes se portant volontaires pour intervenir lors d’opérations nationales dans l’Arctique Canadien. Ces citoyens soldats sont principalement des étudiants et des travailleurs à temps partiel provenant du 35e GBC (Groupe Brigade du Canada) de Québec, augmenté par des troupes du 34e GBC de Montréal, d’éléments du SVC de santé et des Rangers canadiens. Le mandat du GCIA est d’intervenir à court préavis, soit moins de 4 jours, dans le Grand Nord canadien afin de porter assistance aux autorités civiles lors de catastrophes et d’assurer la souveraineté et la défense de l’Arctique.
Le GCIA permet aux militaires réservistes de développer leur leadership, leur endurance, et leurs compétences techniques afin de renforcer les connaissances et l’expérience essentielles leur permettant d’adéquatement réaliser la mission de l’Armée canadienne. Leurs rôles consistent à surveiller le territoire, d’augmenter la présence, de renforcer la sécurité et ultimement de défendre les intérêts nationaux au-delà du 60e parallèle nord.
Afin de permettre au GCIA de répondre efficacement en deçà du délai souhaité de 4 jours lors d’opérations nationales nordiques, l’Armée canadienne organise annuellement une série d’exercices dans le cadre de l’Opération Nanook dont, l’exercice Guerrier Nordique tenue dans diverses communautés autochtones et Inuits ayant des conditions météorologiques et géologiques similaires à celles au-delà du 60e parallèle nord. Ce genre d’exercice permet aux troupes du GCIA de maintenir une force alerte, agile, adaptable, rapidement déployable et prête à toute mission, peu importe le climat.
L’exercice Guerrier Nordique 2022
Le but de l’exercice Guerrier Nordique est d’entraîner les militaires à soutenir les autorités civiles locales dans des opérations de recherche et sauvetage ainsi que développer l’efficacité des militaires à conduire des opérations dans un climat subarctique. Ceci implique entre autres d’être capable de construire une piste d’atterrissage de fortune, de déterminer des zones d’atterrissage et de livraison d’équipement par air, d’exécuter des déplacements terrestres et aériens, de mettre en place des bivouacs, de conduire des patrouilles terrestres de courtes et de longues distances, et bien sûr d’exécuter des missions de recherche et sauvetage.
Pour l’édition 2022 de l’exercice Guerrier Nordique, le GCIA du 35e GBC s’est déployé dans la région de la Côte-Nord dans la municipalité de Havre-Saint-Pierre du 26 février au 6 mars 2022. Ce sont une centaine de réservistes du GCIA qui ont dû se déplacer à Havre-Saint-Pierre afin de collaborer principalement avec les autorités locales, Sureté du Québec, pompiers municipaux, élus municipaux, ainsi que des membres de la patrouille des Rangers canadiens locaux.
Une centaine de membres de l‘Unité d’intervention immédiate de la 5e Brigade de Valcartier, provenant du 1er Bataillon du Royal 22e Régiment et des pilotes d’hélicoptères CH-146 Griffon de l’Aviation royale canadienne du 430e Escadron tactique d’hélicoptères étaient aussi présents.
Collaboration dans le Grand Nord
Les autorités locales ont une importance vitale dans les opérations nordiques nationales du GCIA: lors de catastrophes, le GCIA est déployé pour leur apporter soutien. Pour l’édition de 2022 de l’exercice Guerrier Nordique, c’est la Sûreté du Québec (SQ) qui a participé à une opération simulée de recherche et sauvetage. Les Rangers Canadiens du 2 GPRC, quant à eux, sont un groupe sous le commandement de la 2e Division du Canada et de la Force opérationnelle interarmées (Est) effectuant des patrouilles afin de veiller à la sécurité nationale et à la protection civile dans les endroits éloignés, isolés et peu peuplés du Québec. Ils ont une grande expertise au niveau du territoire local et des communautés et sont donc des partenaires essentiels aux FAC lors des opérations nordiques.
Conséquemment, pour ajouter à la complexité engendrée par les conditions climatiques du Grand Nord, le GCIA doit s’assurer de maintenir des communications tactiques fiables entre ses membres ainsi qu’avec ceux des autorités locales et des Rangers canadiens. Advenant une réelle catastrophe dans le Grand Nord, ils doivent pouvoir exercer un contrôle efficient des opérations afin de commander les troupes sur le terrain de façon judicieuse et porter assistance efficacement.
Communication dans le Grand Nord
Afin d’assurer une interopérabilité parmi toutes les agences présentes à l’exercice Guerrier Nordique, le GCIA doit utiliser des équipements adaptés aux divers environnements au-delà du 60e parallèle nord. Dans ces zones géographiques, l’Internet est rarement disponible, les radios à très hautes fréquences (VHF) ne couvrent pas de grandes distances et les communications satellitaires ne sont pas toujours fiables. Le GCIA doit donc compter sur plusieurs technologies de communications.
Les équipements de communication utilisés par le GCIA doivent donc premièrement être portatifs et robustes, car les réalités environnementales telles que les basses températures, le relief accidenté, et les conditions atmosphériques forcent les agences à se déplacer par motoneige et d’établir des postes de commandement très austères. Deuxièmement, les équipements de communications doivent être fiables afin que le GCIA puisse communiquer des informations ponctuelles avec les équipes de soutien présentes sur le vaste territoire malgré les difficultés engendrées par la géographie. Les communications sont primordiales pour assurer la sécurité du personnel déployé, et leur ravitaillement absolument essentiel.
Conséquemment, le GCIA utilise des radios Motorolla APX 6000 pour les communications courtes portées (UHF) entre ses sections déployées sur le terrain et des radios hautes-fréquences (HF) comme les Barrett 2090, pour rejoindre le Poste de Commandement dans le village qui sert de camp de base. Il est aussi équipé de radios satellitaires Harris DTCS RO Tactical pour les communications longue portée. Afin d’assurer les communications administratives, le GCIA utilise principalement des téléphones satellites IRIDIUM et un système de géolocalisation dénommé WAVE de la compagnie NORTAC, ces systèmes permettent de voir le positionnement de chaque membre du GCIA en déploiement presque en temps réel.
Enfin, pour assurer l’interopérabilité de ces systèmes de communication avec les autres agences impliquées dans l’exercice, le GCIA a choisi d’utiliser le système BCC-MIL de Base Camp Connect. Ceci a permis au GCIA de communiquer avec la SQ par radio et par cellulaire par le branchement d’une de leurs radios sur le BCC-MIL.
Malgré les conditions climatiques difficiles, le GCIA, avec l’aide des agences sur place, a réussi à atteindre les objectifs assignés de l’exercice Guerrier Nordique avec brio. Grâce à cet exercice, le GCIA a démontré qu’il est prêt à intervenir rapidement et efficacement lors d’éventuelles catastrophes au-delà du 60e parallèle nord. Le succès de cet exercice est la preuve qu’une préparation assidue, une collaboration interagence et des communications tactiques fiables permettent de réussir les opérations malgré de nombreux obstacles.
Nous remercions le 35e CBG et le Capitaine Marie-France Poulin pour les informations et les photos du EX GUERRIER NORDIQUE.