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Communication militaire : maîtriser le jargon, les codes et l’alphabet phonétique

11 février 2025 3 minutes
Difficultés Communications
Équipements de Communication
Militaire
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Truck mounted military satellite communications with desert camouflage and barbed wire, Base Camp Connect

Si vous n’avez jamais servi dans l’armée et que vous vous retrouvez soudain parmi des militaires, vous pouvez avoir l’impression qu’ils parlent une langue étrangère. « Je suis Oscar Mike et je vais au DFAC pour bouffer » semble être un code cryptique, mais il signifie simplement « Je vais me chercher à manger ». Il est vrai que cela peut être assez déroutant.

Je me souviens que lorsque j’ai joint l’armée en 1997, j’ai appris que de nombreux mots que je connaissais pour signifier une chose avaient désormais une signification totalement différente. Ces trois exemples et le précédent sont utilisés dans l’armée des États-Unis. Les lampes de poche étaient désormais appelées « faisceaux de lunes ». Un stylo était un « bâton d’encre ». Mes chaussures de tennis étaient devenues des « va plus vite ». Bien qu’il m’ait fallu une minute pour adapter mon vocabulaire, j’ai fini par comprendre. Après tout, mes chaussures de tennis m’aidaient à aller plus vite, alors pourquoi ne pas les appeler « va plus vite »?

Les forces militaires utilisent un jargon et des codes pour diverses raisons. Deux des principales raisons sont pour bâtir la cohésion de l’unité et pour rendre la communication plus efficace. Par le changement du sens des mots, les militaires sont intégrés dans un système qui commence par les briser pour ensuite les reconstruire. Le changement de vocabulaire n’est qu’un aspect de l’intégration d’un civil dans la vie militaire.

Plus encore que l’intégration, c’est la clarté et l’efficacité des communications qui sont les plus utiles. Les communications et le jargon militaires sont conçus pour être clairs et concis. Ceci est crucial dans les situations de stress et d’enjeux élevés, comme le combat, où les secondes comptent et où des communications efficaces peuvent littéralement faire la différence entre la vie et la mort.

Si vous travaillez avec des forces militaires ou dans un secteur où le jargon militaire est utilisé, il est important d’en apprendre les bases. Dans cet article, nous aborderons certains des termes et normes les plus utiles que tout le monde devrait connaître. J’aborderai l’alphabet phonétique, la façon de prononcer les chiffres à la radio et certains des termes et abréviations les plus courants que vous rencontrerez probablement.

L’une des premières choses que vous apprenez est l’alphabet phonétique de l’OTAN. Imaginez que vous essayez de parler à la radio et que la qualité du son n’est pas très bonne, mais suffisante pour entendre ce que dit votre interlocuteur. Imaginez maintenant que vous disposiez d’une liste de 26 cibles à bombarder, une pour chaque lettre de l’alphabet. Quelle confusion il y aurait si la transmission radio vous demandant d’attaquer une cible contenait une lettre avec le son « é »! Veulent-ils que vous fassiez exploser B, C, D, G, P, T ou V?

Silhouettes of soldiers during Military Mission at dusk, communication, Base Camp Connect

Premier alphabet phonétique

Le premier alphabet phonétique a été inventé dans les années 1920 par l’Union internationale des télécommunications. Dans cette version, chaque lettre représente une ville. Par exemple, A – Amsterdam, B – Baltimore et C – Casablanca. Au fil des ans, différents pays et armées ont développé leur propre version de l’alphabet. Le fait que le monde soit de plus en plus connecté a créé une certaine confusion. Pour résoudre ce problème, l’OTAN a mis au point l’alphabet phonétique actuel dans les années 1950. Ce système est largement utilisé et permet d’éviter la confusion causée par le fait que chacun invente son propre alphabet phonétique. L’alphabet phonétique de l’OTAN actuellement utilisé dans les communications militaires, ainsi que dans l’aviation civile et d’autres domaines, peu importe la langue parlée, est le suivant :

A – Alpha B – Bravo C – Charlie D – Delta E – Écho F – Foxtrot
G – Golf H – Hotel I – India J – Juliett K – Kilo L – Lima
M – Mike N – November O – Oscar P – Papa Q – Quebec
R – Romeo S – Sierra T – Tango U – Uniform V – Victor W – Whiskey
X – X-ray Y – Yankee Z – Zulu

En lisant la liste, vous remarquerez que chacun de ces mots n’a rien à voir avec les autres. Désormais, lorsque cette transmission radio arrive pour demander de bombarder la cible « Delta », il n’y a pas de doute sur ce que l’expéditeur demande.

Tout comme les lettres de l’alphabet, les nombres sont prononcés d’une manière spécifique afin d’éviter toute confusion. Les chiffres phonétiques sont prononcés comme suit : 1 = « OUANN », 2 = « TOU », 3 = « TRI », 4 = « FO-EUR », 5 = « FA-ÏF », 6 = « SIKS », 7 = « SÈV-N », 8 = « EÏT », 9 = « NAÏ-NEU », 0 = « ZI-RO ».

Une fois que vous avez assimilé les lettres et les chiffres phonétiques, vous apprenez des phrases qui permettent de normaliser encore davantage les transmissions radio. Dans les communications militaires et tactiques, certains mots et expressions ont une signification spécifique pour améliorer et clarifier le flux d’informations. Il est important de noter que les termes militaires peuvent avoir des utilisations très différentes de leur utilisation dans le monde civil. Par exemple, dans le monde civil, « répéter » signifie dire la même chose que ce que l’on a dit. Dans le monde militaire, cela signifie tirer à nouveau la même mission d’artillerie au même endroit. On peut voir que l’utilisation de ce mot produira des résultats très différents selon le public.

Certaines expressions ayant des significations très différentes, les mots de procédure sont essentiels pour communiquer des messages rapidement et sans confusion. Voici quelques-uns des mots ou expressions les plus courants que vous devez connaître lorsque vous parlez à la radio.

Lorsque vous commencez à envoyer un message, vous annoncez qui vous essayez d’atteindre et qui vous êtes. Pour ce faire, il suffit de dire « (le destinataire du message), ICI (votre identité), à vous. » Un exemple serait « Quartier général, ICI recce, à vous ». 

Notre exemple nous amène aux termes suivants : « À VOUS » et « TERMINÉ » « À VOUS » signifie la fin d’une transmission lorsque vous attendez une réponse, et « TERMINÉ » signale la fin d’une transmission sans réponse attendue. Voici un exemple : « Quel est l’indicatif d’appel du commandant, à vous? » « L’indicatif du commandant est Bravo 6, terminé. » 

Bien qu’il y ait beaucoup trop de termes pour les énumérer dans un seul article, en voici quelques-uns que vous pourriez rencontrer si vous travaillez auprès des forces militaires des États-Unis et, plus particulièrement, dans le domaine des communications militaires. 

C2 :

Cette combinaison alphanumérique signifie « commandement et contrôle ». Le C2 est la pratique par laquelle l’autorité et la direction sont données aux commandants sur les personnes et les ressources pour leur permettre d’accomplir une mission. 
C3 : Dans le prolongement du C2, le C3 signifie commandement, contrôle et communications. En commençant par le C2, les communications englobent les systèmes et les procédures qui permettent au commandant d’exercer son autorité et sa direction sur les forces affectées et attachées. 

C4 :

Dans le prolongement des deux premiers, C4 est l’acronyme de commandement, contrôle, communications et informatique (computers). L’ajout de l’informatique est significatif, car il montre l’importance de la technologie en tant qu’outil de gestion des opérations militaires, améliorant la capacité de planifier, de communiquer et d’exécuter les missions. 

ISR :

Cet acronyme peut être utilisé seul ou en combinaison avec d’autres, comme dans C4ISR. ISR signifie intelligence, surveillance et reconnaissance. Dans le jargon militaire, ce terme désigne les activités et opérations intégrées menées pour collecter, traiter et diffuser des renseignements sur l’environnement opérationnel, les forces ennemies et d’autres conditions d’intérêt. 

Connaissance de la situation :

parfois appelé « CS », ce terme fait référence à la capacité de reconnaître, de traiter et de comprendre les renseignements essentiels relatifs à une opération ou à un environnement. Il s’agit de comprendre les relations entre les différents éléments d’un environnement donné, y compris la localisation, l’état et les autres particularités des forces amies et ennemies, ainsi que les facteurs géographiques, environnementaux et infrastructurels pertinents. 

Le monde du jargon militaire est rempli de termes spécialisés et d’acronymes comme C2, C3, C4, ISR et l’alphabet phonétique. Ces terminologies et ces systèmes vont au-delà de simples raccourcis linguistiques, car ils incarnent des normes et des procédures cruciales pour garantir une communication claire, concise et rapide. Si vous travaillez aux côtés de forces militaires, vous devez avoir au moins une connaissance de base de ces termes et pratiques. 

N’oubliez pas que personne n’apprend ces termes avant d’y être exposé, mais soyez assuré qu’avec un peu de pratique, ils deviendront une seconde nature pour vous. Cette langue spécialisée n’est pas qu’un simple code, c’est un intermédiaire essentiel pour atteindre la précision, la clarté et le succès dans le domaine parfois complexe des communications militaires. 

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