Depuis plusieurs années, nous assistons malheureusement à une montée du terrorisme ainsi que des catastrophes naturelles et humaines. Malgré les avancements technologiques, les défis de communication demeurent majeurs pour les groupes d’intervention déployés sur le terrain ainsi que pour tous ceux qui sont amenés à gérer la crise de l’extérieur. Au cours des derniers mois, des événements majeurs sont survenus sur la scène internationale tels que les attentats de Nice, Bruxelles, le séisme en Équateur et les feux de forêts de Fort McMurray pour n’en nommer que quelques-uns. Ces catastrophes ont démontré une fois de plus l’importance de développer des plans de communication de crise, afin de réduire la gravité des incidents lorsque ceux-ci se produisent.
Lorsqu’une crise survient, la vitesse à laquelle les services d’urgence sont en mesure d’établir la communication avec les diverses organisations impliquées impacte directement les opérations sur le terrain. Cela est d’autant plus vrai dans le cas de catastrophes naturelles où les 72 premières heures sont critiques à la survie. Plus le réseau de communication est établi rapidement, plus les groupes d’intervention peuvent débuter les opérations de recherche et sauvetage et par conséquent sauver des vies.
Ceci étant dit, il est essentiel d’établir les besoins actuels et futurs de communication pour les intervenants sur le terrain ainsi que pour tous ceux qui gravitent autour. Il faut établir les priorités technologiques au niveau de la voix, des données ainsi que des radios.
En ce sens, une recherche basée sur l’étude de désastres naturels a permis de soulever les éléments fondamentaux que devraient posséder tout système de communication déployé dans des zones sinistrées. Dans le passé, on a observé plusieurs situations d’urgence où les systèmes de communication se sont retrouvés paralysés dans les moments les plus critiques.
Cette paralysie du réseau de télécommunication se retrouve sous plusieurs formes. Par exemple, les réseaux mobiles sont souvent surchargés par le pic d’appels suivant une catastrophe naturelle ou humaine, sans compter l’état des infrastructures de télécommunication qui peut avoir été endommagé par les intempéries. Dans bien des situations, les différents services d’urgence impliqués possèdent des technologies et fréquences radios différentes, ce qui bloque l’interopérabilité des communications lors de la réponse à la crise. D’autre part, l’accès au service Internet peut devenir défaillant ou très limité ce qui empêche le partage de données critiques. Finalement, vu le nombre d’organisations impliquées lors d’une situation d’urgence, il est extrêmement difficile, voire même impossible de rejoindre chaque répondant étant donné le nombre important de coordonnées à connaître et retenir. C’est d’ailleurs pourquoi certains systèmes offrent désormais un numéro unique entrant, ce qui permet de pallier cet inconvénient.
Parmi les caractéristiques les plus importantes soulevées par Huang et Lien, on retrouve la facilité de mise en marche et d’opération. En effet, lorsqu’une situation de crise survient, ce sont rarement des professionnels en technologie de l’information qui sont déployés en premier sur les lieux de l’incident. De ce fait, le système de communication devrait être programmé de manière à ce que tout individu puisse l’utiliser simplement et efficacement dès les premiers instants de la crise.
La mobilité est sans contredit un autre aspect à considérer lors de l’acquisition d’un système de communication d’urgence. En effet, que ce soit lors de catastrophes naturelles ou humaines, les services d’urgence sont souvent amenés à se déplacer en fonction de l’évolution de la crise. Ainsi, le réseau de communication doit être en mesure de suivre les équipes d’urgence déployées sur le terrain. Il faut également considérer que les répondants auront sans doute à se déplacer dans des endroits où le transport est quasi impossible. Si cette option venait à se présenter, vous devez vous demander si vous seriez-vous en mesure de transporter le système de communication avec les équipes d’urgence, par hélicoptère par exemple.
Quant à la communication radio, elle est assurément indispensable aux groupes d’intervention sur le terrain. Toutefois, la communication voix et l’accès Internet qui permet la transmission de données critiques sont également des fonctions nécessaires au bon fonctionnement des opérations. Tel que mentionné précédemment, la communication par téléphone cellulaire risque spécialement de causer problème étant donné qu’il est fréquent d’observer une surcharge du réseau mobile. C’est d’ailleurs ce qui s’est produit lors des attentats de Bruxelles, où le système de communication de la police s’est retrouvé saturé par l’affluence d’appels.. Par conséquent, il peut être judicieux de s’appuyer sur plus d’un fournisseur de réseau mobile. Toutefois, ce type de communication n’étant pas infaillible, le réseau satellite s’avère une alternative extrêmement efficace dans un environnement aussi incertain.
En résumé, un système de communication d’urgence devrait détenir certaines caractéristiques qui lui permettront de fonctionner même dans les interventions les plus complexes. Mobilité, interopérabilité et simplicité sont quelques-unes des caractéristiques à rechercher lors de l’acquisition d’un système de communication d’urgence. Dans tous les cas, un plan de communication incluant la voix, données et radio doit être préparé de manière à s’assurer que le réseau de télécommunication pourra supporter les services d’urgence tout au long de la gestion de crise.
Sources
1.Huang, JS & Lien, YN. (2012). Challenges of Emergency Communication Network for Disaster Response. Communication Systems (ICCS), 528-532.
2. RTBF avec Belga. (26/03/2016). Le système de communication Astrid de la police a été saturé pendant les attentat, Source : https://www.rtbf.be/info/
